Gaïus Kowene

Carlos Amevor, ambassadeur du Ghana chez #MondoblogDakar

Carlos Amevor, Mondobloogueur du Ghana
Carlos Amevor, Mondoblogueur du Ghana ( Crédit photo: Mylène Colmar)

Carlos Amevor est un journaliste-blogueur Ghanéen. Il est parmi les 52 Mondoblogueurs ayant suivi la formation #MondoblogDakar. Cette formation en journalisme numérique était organisée en faveur des meilleurs blogueurs francophone issus de la plateforme Mondoblog. Cette interview avec Ziad Maalouf a été diffusée dans l’émission Atelier des Médias Spécial #MondoblogDakar sur les ondes de la Radio France internationale, RFI.

ZiadMaalouf (Z.M):Salut, Carlos Amevor!

Carlos Amevor (C.A):SalutZiad! Salut RFI !

Z.M: Toi tu blogues depuis le Ghana. Tu es le seul représentant de l’Afrique anglophone ici dans la formation #MondoblogDakar. Je dis le seul, parce que même s’il y a des Camerounais ici, leur pays est à la fois francophone et anglophone.

Tu es Ghanéen et Togolais de nationalité. Pourquoi d’abord avoir choisi de bloguer en français, mais pas en anglais. Pourtant tu maitrises les deux langues !

C.A : Tu l’as dit, le Ghana est un pays anglophone. Il nous faut ouvrir les yeux du monde francophone pour savoir réellement ce qui s’y passe. Vous n’êtes pas sans savoir que le monde entier parle du Ghana comme modèle démocratique……

Z.M : C’est le pays qui est le plus cité sur le continent en exemple pour son développement à tous les niveaux.

C.A : …. Et qui sert aujourd’hui de locomotive pour l’Afrique. Mon blog est comme une fenêtre ouvrant les yeux francophones sur le Ghana.

Z.M : Tu veux être un passeur de ce qui se passe au Ghana vers le public francophone qui est rarement bon anglophone. Qu’est-ce que tu aimes raconter sur ce pays dans ton blog ?

C.A : Sur mon blog https://ghana.mondoblog.org , je parle d’abord de la politique ; parce que cette réussite passe d’abord par le politique. Dans un pays où la situation politique est chaotique, rien ne marche. Montrer ce qui se passe chez moi sur le plan politique peut inspirer les autres blogueurs ou politiciens francophones en Afrique.

Z.M : Toi, tu fais partie des nombreux blogueurs qui combinent ce métier avec le journalisme. Quelle relation vois-tu entre ces deux activités ?

C.A : Pour moi, c’est une relation de complémentarité. Dans le monde anglophone, nous mettons l’accent plus sur les faits tels quels. Mais, quand je lis d’autres Mondoblogueurs francophones, je réalise qu’on peut aussi ajouter ses propres commentaires. A mon niveau, je combine ces deux manières pour sortir quelque chose de spécial sur la plateforme Mondoblog.

Z.M : Tu parles du Ghana sur Mondoblog pour faire connaître le pays. Comment tu vis cette aventure depuis ton pays, le Ghana ?

C.A : Je vous avoue que c’est une très grande joie pour moi de voir des gens venus de partout. Etre cultivé, c’est puiser de partout ce qui est intéressant pour en faire un tout.

P.S : Le prochain billet reprendra le passage du Mondoblogueur camerounais Florian Ngimbis dans l’émission Atelier des Méias Spécial Mondoblog Dakar. Florian parlera de son aventure avec un taxi à Dakar, au Sénégal.


RDC: « Désarmez-vous, même si on ne fera rien! »

 

Cette annonce du commandant en chef de la force de la Mission Onusienne en RDC, MONUSCO, a fait la une de la presse tant nationale qu’internationale. Pour la population, la diffusion de ce communiqué à la Radio est perçue comme signe précurseur des interventions offensives de la Brigade d’Intervention de l’ONU. Mais, en sera-t-il vraiment ainsi ?

Tout d’abord, il faut bien relire le contenu dudit communiqué : rien n’indique qu’après l’ultimatum la Brigade d’intervention attaquera les groupes armés actifs dans la région. Ce qui changera, c’est tout simplement la façon de considérer les porteurs d’armes dans cette zone. Ils seront maintenant considérés comme un danger pour la population civile. Et avant l’ultimatum ? N’étaient-ils pas un danger ?

On pourrait facilement en déduire un mea culpa de la MONUSCO. Peut être, une façon de reconnaitre l’erreur d’avoir été gentil avec les porteurs d’armes dans cette zone depuis tout ce temps ! Selon la MONUSCO, quelques personnes civiles et membres des groupes armés ont commencé à obtempérer. Malheureusement, jusqu’au moment de la publication de cet article, aucune statistique (même approximative) n’est disponible.

Un habitant de Goma s’interroge sur la cible prioritaire de cette Brigade: « Je croyais que cette fameuse Brigade est venu combattre des groupes armés. Mais là, j’ai l’impression qu’il commence à s’occuper plutôt des petits voleurs des quartiers de Goma. »

Ce communiqué annonce aussi la création d’une « Zone de sécurité » dans la région de Goma et Sake. Pourquoi ce choix ? La MONUSCO répond : « Parce qu’il y a plus d’un million des civils dans ces zones sous menaces d’attaques des groupes armés. Parmi ces personnes figurent aussi des déplacés de guerre dans différents camps et sites spontanés.»

Voila ce qui énerve un journaliste venu du territoire de Rutshuru, zone sous contrôle de la rébellion du M23. « Voulez-vous nous faire croire que la population de cette zone est beaucoup plus en danger que celle vivant dans des zones sous occupations rebelles ? Se questionne-t-il. Parce que chez moi a Rutshuru, la MONUSCO ne fait que le monitoring des exactions contre les civiles sans aucune action concrète pour les empêcher. » Ce journaliste dit ne plus savoir comment calmer les jeunes de ce territoire, dépassée par ce  « laxisme » perpétuel de la MONUSCO.

A sa question, la réponse de la MONUSCO était simple : « N’est-ce pas qu’en cas d’attaque la population vient se réfugier dans nos bases ? Donc, elle nous fait confiance ! » Mais, le journaliste international Jean Dumont Michel fait un constat : cette zone ne couvre que l’espace déjà conquit par les Forces Armées de la RDC, FARDC, et n’atteint même pas la ligne de front.

 

C’est ici que la MONUSCO donne des précisions qui ne figurent pas dans son communiqué sur l’ultimatum. Elle renseigne que cette opération n’est pas offensive, mais juste dissuasive. « L’objectif est de créer une base arrière sécurisée pour permettre aux FARDC de lancer sans crainte ses attaques contre les groupes armés dont le M23. »

Cet éclaircissement arrive quand l’ultimatum avait déjà créé des gesticulations au sein de certains groupes armés. Pour le M23, par exemple, la frayeur  s’est fait sentir même chez ses parrains Rwandais et Ougandais. Témoins ces Tweets d’Olivier Nduhungirehe, représentant permanent du Rwanda a l’ONU.

 

Dépassé les 48 heures (qui expirent Jeudi premier Octobre 2013 à 14h GMT), la Monusco ne croisera pas les bras. Felix Prosper Bass, porte-parole militaire de la MONUSCO renseigne que des bouclages et fouilles pourront être organisées pour traquer tous les récalcitrants. Toute fois, pas d’opération offensive pour l’instant.

Les groupes armés peuvent donc prendre leur temps pour se réorganiser et se ravitailler en vue de faire face aux attaques prochaines de la Brigade d’intervention de l’ONU.

Par Gaïus Kowene


Brigade d’intervention : les humanitaires sont prêt!

Imane Cherif, chargée de l’information publique au Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires, OCHA, au Nord Kivu, RD Congo
Imane Cherif, chargée de l’information publique au Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires, OCHA, au Nord Kivu, RD Congo

Dans un futur proche, la Brigade d’intervention des Nations unies  amorcera ses opérations offensives contre les groupes armés dans l’Est de la RD Congo.

Ces affrontements pourraient avoir des conséquences humanitaires énormes. Les humanitaires œuvrant dans la région se disent prêt à intervenir.

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#Goma: des explosifs tombés en pleine ville

La guerre aux environs de la guerre a des répercutions sur la ville, répercutions qui accentuent la psychose de la population.

Trajectoire de l'explosif tombe au quartier Mabanga Nord, dans la ville de Goma (credit photo: Gaius Kowene)
Trajectoire de l’explosif tombe au quartier Mabanga Nord, dans la ville de Goma (Credit photo: Gaius Kowene)

Le soir de ce lundi 22 Juillet 2013, 3 bombes sont tombées dans la ville de Goma, dans l’Est de la RDC. Deux au quartier Mabanga et une autre au quartier Majengo.

Bien qu’aucune perte humaine, ni de dégât matériel considérable n’ai été enregistré, la population se dit trop inquiète.

Ecouter et télécharger les témoignages de la population et la traduction en Français.

Quelques minutes après, le Major Yoga Moise, commandant de la PNC dans la ville de Goma est descendu sur les lieux avec son équipe pour constater les faits. C’est après qu’un lieutenant des FARDC a pris l’un des roquettes multiples de type russe et l’a jeté dans une toilette a proximité.

Ecouter et télécharger l’interview du Commandant de la police en ville de Goma.

Des agents de UNMag sont arrivés sur place et ont fixé un périmètre de sécurité pour éloigner la population du danger.

Vu a vol d'oiseau de la Maison touchee par l'explosif dans la ville de Goma
Vu a vol d’oiseau de la Maison touchee par l’explosif dans la ville de Goma

Selon un officier des FARDC ayant étudié la balistique, ces bombes Canon 106-107 millimètres pèsent 35 kilogrammes et peuvent causer des dégâts énormes en cas de mauvaise manipulation en pleine ville.

Le commandant de la Police ville de Goma a appelé la population a la prudence et surtout au calme et assure que tout est sous contrôle des services de déminages de UNMAG.

Quant au lieutenant des FARDC qui l’a jeté dans les toilettes, des mesures disciplinaires sévères devront être prises dans les jours avenir par sa hiérarchie.

PS: Selon les dernières informations en notre possession, le service de déminage des Nations Unies UNMAG a réussit le même lundi soir à récupérer l’explosif jeté dans les toilettes. Il n’y a donc plus aucun danger pour la population.

Par Gaius Kowene


RDC: si Goma panique, qui profite?

La presse couvrant l'investiture de Bertrand Bisimwa a la tête du M23 a Bunagana, RD Congo
La presse couvrant l’investiture de Bertrand Bisimwa a la tête du M23 a Bunagana, RD Congo (Credit photo: Gaius Kowene)

« Vous devez immédiatement rentrer chez vous à la maison et rester prudent. La situation n’est pas bonne dans la ville. »

« Nous pouvons entendre des détonations. Il y a la guerre ici ! »

Ce sont la quelques une des phrases que vous pouvez entendre dans la ville de Goma, dans l’Est de la RD Congo. Elles se transmettent rapidement de bouche à oreille, via messageries sms et surtout sur les réseaux sociaux. Qui est a l’origine de cette psychose ? Avec quel intérêt ? Comment éviter de se faire manipuler pour des intérêts égoïstes ?

Depuis plus d’une décennie la province du Nord Kivu est en guerre. Des affrontements opposent différents groupes armés nationaux et étrangers.

Mais cette guerre n’est pas que militaire. Elle est médiatique et surtout psychologique. Des groupes armés en profitent pour dominer le mental des habitants et les faire oublier de résister.

Comment crée-t-on cette panique ?

Ces groupes armés utilisent plusieurs méthodes pour atteindre cet objectif. Je ne vais en citer que trois (3).

La première, celle qui réussit souvent est d’alerter les medias les plus suivis de Goma. Leur sympathisants envoient des messages aux medias et se disent prêt a témoigner de la situation qui prévaut dans leur région. Mais, en réalité, ils ventent ces groupes armés, donnent aux gens l’idée qu’ils sont  hyper forts, lourdement armés, bref, invincible !

Malheureusement, il y a de ces journalistes qui se précipitent pour diffuser des scoops, sans prendre le temps de traiter comme il se doit l’information. C’est un témoignage de la base, oui, mais qui est derrière ? Avec quel intérêt ? En journalisme, aucune information ne doit être prise pour argent comptant ! Même si elle vient des « bouches autorisés ». Quand le journaliste ne fait plus son travail de traitement sérieux de l’information, les belligérants savent le manipuler pour qu’il leur serve de haut parleur. Ainsi, il les aide (consciemment ou pas) à atteindre leur objectif : Dominer d’abord l’esprit des habitants et leur corps ne fera que se soumettre.

La deuxième méthode utilisée pour créer cette psychose, c’est de se fabriquer des mythes et les diffuser par la voie des réseaux sociaux et le bouche à oreille. Tel officier à échapper a une tentative d’assassinat, Tel General est mortellement blessé (après on le voit en bonne santé), Tel groupe projette d’attaquer tel jour, autant des membres de telle milice se sont déjà infiltrés a un tel endroit, etc…

Parfois c’est vrai. Mais, souvent c’est une façon de créer le débat en ayant déjà corrompu la façon de raisonner de la population. Du coup, elle panique et donc, se prépare à se soumettre à une nouvelle « autorité ».

La troisième méthode est de créer une incompréhension qu’on fera semblant de maitriser après. Cette technique marche toujours. Les journalistes qui font du News y sursautent : appels téléphonique, déplacements pour interview, etc….

Pendant ce temps, la population croit qu’il y a une Vrai incompréhension vu qu’il y a mort d’hommes. Oui, il y a mort d’hommes ; mais lesquels ? Des gens dont on a plus besoin, des gens d’une ethnie dont on veut se débarrasser, des gens « inutile » pour eux. Qu’ils meurent ou pas, ca n’affectera en rien le groupe armé. Au contraire, ca déplace des populations, ce qui oblige les humanitaires a intervenir et donc, a parler du groupe Rebel aux plus hauts niveaux.

Des mains noires bien connus sont derrière cette psychose qui règne dans la ville de Goma. Ils le font pour leur intérêt bien connu.

Se permettre d’amplifier cette panique, c’est accepter de servir d’idiot utile a ces personnes bien connus.

Par Gaïus Kowene