Gaïus Kowene

Goma: Prudence s’exige!

Après 18heures, il est difficile de trouver une moto taxi. Les motards sont prudent face à la recrudescence de l’insécurité dans la ville de Goma, à l’Est de la RDC. Ils refusent desormais de transporter plus d’une personne sur la moto, comme l’a conseillé le maire de la ville, Naasson Kubuya. Fiston Mushagalusha, taximen du rond point Rutshuru explique: « La plupart de ces bandits armés ont une description identique. Ils sont habillé en pantalon Jeans, avec des pantoufles et des jackettes. » Meme des charitables qui aidaient ceux qui font l’auto-stop (communement appelé LIFT) ne le font plus. Les jeunes se precipitent de rentre à la maison et à 19heures, les routes sont presque desertes. Pour eviter d’etre victime des fusillades, chacun prend ses precautions. Ceci, malgré que la police avait presenté devant le ministre national un groupe des presumés criminels qui causeraient la terreur ces derniers temps dans la ville de Goma.

Par Gaïus Kowene


Libérez-vous de la prise en otage systématique!

Auditeur
Auditeur scotché (source: lefaso.net)

 

Suivre les journaux d’actualité des médias Congolais n’est pas toujours accrochant ; à moins que l’on ne soit fanatique.

Dans les médias proches de la majorité de présidentielle, on ne fait que passer en revue les différentes visites dans des ministères et gouvernorats, des voyages des ministres ou des députés de leurs tendances. Avec un traitement à penchant, on a l’air de se retrouver en pleine propagande.

Coté opposition, la ca danse reste la même. Presque toutes les dépêches ne font que discréditer le pouvoir en place et présenter leurs partis comme la seule alternative efficace.

Dans ce combat des médias, ou est la population ? Ou est l’information de la base, qui intéresse (concerne) le citoyen ordinaire ?

La presse qui devait être l’église au milieu du village devient un outil de prise en otage systématique de la population par ces politiciens adulés. Le besoin d’être informé est tout à fait naturel, mais se laisser prendre à l’hameçon est bête.

Il n’y a pas que les politiciens qui font que les médias prennent en otage la population. La pauvreté et l’inconscience de certains acteurs médiatiques les pousse à privilégier l’info qui a ramené le « transport.»

Quelle que soit la pertinence d’une information, beaucoup des journalistes de la RDC la traitent sur base du montant de l’argent qu’elle a ramené. Imaginez-vous dans la salle de rédaction, entrain de traiter cette information.

Serez-vous vraiment objectif, en vous rappelant en tout moment que vous aviez pris le « transport » d’un tel ? N’aurez vous pas tendance à atténuer ou à couvrir certains points saillants qui vont de l’intérêt de votre audience ? Quelque part dans mon raisonnement, je condamne aussi l’audience de ces médias (auditeurs, téléspectateurs, lecteurs …).

Pour quoi se laisse-t-elle prendre en otage jusqu’à ce niveau ? La solution serait de faire ce qu’un vieillard du quartier Majengo, à Goma, RDC, a l’habitude de faire : « Dès qu’ils commencent leur culte de personnalité et leur mercenariat, je change de fréquence pour ne pas me submerger inutilement. »

Un autre jeune du quartier Birere, en plein centre ville, regrette : « J’allume ma radio le matin pour suivre ce qui se passe. A ma grande surprise, je ne me retrouve pas. C’est comme ci l’information n’était diffusée que pour une catégorie des personnes.»

Si ces acteurs médiatiques ont tendance à officialiser ce coupage par des termes comme « transport, crédit téléphonique, sucrée … », c’est par ce qu’ils savent que vous allez les suivre. Pourtant, vous avez droit d’exiger des informations qui vous concernent et un traitement d’information professionnel, sans tendance, sans sentiment personnel.

La meilleure des façons d’exiger cette neutralité des journalistes, c’est de boycotter leurs « informations » de la haute court. Ces informations sans diversité ne vous font que perdre du temps créent en vous une conception boiteuse de la réalité. Faites comprendre à ces « journalistes domestique » que vous avez besoin d’informations ou les gens ordinaires s’expriment sans exigence pécuniaire.

Vous avez aussi des idées qui peuvent contribuer au développement. Pour quoi ne pas vous écouter aussi ?

Par Gaïus Kowene


Goma : Le M23 à l’extérieure, des bandits armés à l’intérieure!

Les militaires rebelles mutins du M23, actif dans l'Est de la RDC, à la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda ( Photos tirée de Slate Afrique).
Les militaires rebelles mutins du M23, actif dans l’Est de la RDC, à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda ( Photos tirée de Slate Afrique).

« Ce matin à 8h, 3 hommes armés ont visité une maison à coté de Merlin, près de l’hôpital Heal Africa. Un agent de la police qui était sur place a tenté d’attraper l’un des assaillants, mais l’a ensuite relâché par ce que les autres ont menacé de tirer sur lui. »

La crise sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo prend une autre ampleur. Sur la psychose d’une éventuelle attaque de la ville de Goma par les rebelles mutins du M23, s’ajoute le terrorisme des bandits armés opérant presque toutes les nuits.

 Dans moins d’un mois, ils ont attaqué, sans être inquiété, des personnes tant  physiques que  morales. Certaines de ces attaques se sont même soldées par des morts d’hommes.

Quelques jours après avoir dépouillé le centre de création artistique et échange culturel, Yolé!Africa, c’est l’une des bases de l’ONG internationale Save the Children qui était ciblée. Ils y ont emporté des ordinateurs et tant d’autres biens de valeur. Il n’y a, heureusement, pas eu de perte en vies humaines.

La nuit de ce Lundi au Mardi, des hommes en arme ont tiré à bout portant sur  trois personnes dans une boutique en face de l’Université de Goma. Il s’agit de la femme du propriétaire de la boutique, un officier supérieur de la Garde Républicaine et un autre client qui y prenaient de la bière. Le propriétaire de la boutique a échappé de justesse en essuyant des tirs de ces malfrats.

Cette situation inquiète au plus haut niveau les Gomatraciens qui ne savent à quel saint se vouer. Un silence totale du coté des autorités politico – administrative s’observe. Quand à la Police Nationale Congolaise, elle annonçait le renforcement de la communication avec la population civile pour faciliter la dénonciation.

En attendant, des paisibles citoyens meurent et sont traumatisés gratuitement.

Par Gaïus Kowene


LES REVOLUTIONNAIRES DE LA RDC LIBRE!

Les jeunes de Goma qui protestait contre la guerre à l »Est et avaient été arrêtés le weekend dernier viennent d’être relâchés par la police.  C’était à l’occasion de la journée internationale de la paix. Cette libération grâce à la pression des Congolais de la Diaspora et certaines personnalités du pays. C’est la deuxième fois que certains de ces jeunes sont arretés pour leur denonciation de ce qu’ils considèrent comme bavures du gouvernement Congolais pour ce qui est de la situation securitaire à l’Est. Ils promettent de poursuivre leurs manifestations jusqu’à ce qu’il yait changement. Ils disent ne pas etre influencé par un quelconque politicien ou autre main noire. Pour le moment, ils n’ont ni nom, ni bureau. La plupart de leurs activités sont mises en ligne sur les médias sociaux.


LA CROISSANCE INCLUSIVE : L’ENVIRONNEMENT ENTREPRENARIAL POUR ELEVER LES AFFAIRES.

En République Démocratique du Congo, l’incapacité du gouvernement à résoudre les problèmes de la communauté a poussé les jeunes à prendre des initiatives personnels autonomes. Dans la partie Est, souvent déchirée par des conflits armés, des jeunes s’arment d’un courage sans pareil pour prendre des initiatives. Ils se lancent ainsi dans l’entreprenariat. Nombreux d’entre eux le font en autodidacte.  Quelles sont les difficultés qu’ils rencontrent à Goma, à l’Est de la RDC? De quelles opportunités doivent-ils se saisir ? Il y en a-t-il qui ont réussit dans l’entreprenariat ? De quels outils ou institutions ont-ils besoin pour prospérer ? La réponse à ces questions dans la suite.

 

En effet, les difficultés rencontrées par les jeunes de Goma sont de deux ordres : les obstacles liés au système ou l’environnement et les obstacles liés à leur organisation personnelle.

Le gouvernement tracasse les jeunes entrepreneurs par des surtaxassions, alors que leurs initiatives n’ont pas un grand revenu. Il les oblige à payer plus que ce qui est consigné dans la constitution du pays, parfois sans quittance. Tout jeune qui tente de dénoncer voit sont entreprise coincé par des tracasseries administratives.

Par ailleurs, en ce qui concerne les difficultés liées à leur organisation personnelle, beaucoup des points sont à soulever. Nous pouvons citer  la non maitrise de ‘entreprenariat, l’irresponsabilité de certains associés, l’incompréhension des objectifs par la société, les attaques armées et tant d’autres.

A présent, décortiquons ces difficultés une à une.

La non maitrise de l’entreprenariat est un sérieux problème au quel les jeunes entrepreneurs de Goma font face. Très souvent, le planning est flou. Les activités sont connues en vague sans beaucoup des détails précis sur les préalables à considérer dans leur mise en œuvre. Ces jeunes n’ont, pour la plus part, suivi aucune formation en entreprenariat. Ils se jettent dans ce monde en se basant sur du tâtonnement et l’expérience de ceux qui les y ont précédé.

« L’union fait la force », dit-on, et beaucoup des jeunes entrepreneurs de Goma le savent. Ils s’associent à d’autres jeunes dans l’atteinte de leur objectif. Mais le plus grand problème se situe au niveau de l’irresponsabilité de certains associés. Ces deniers prennent à la légère les initiatives et l’abandonnent, parfois, quand il n’y a pas d’intérêt financier direct. Pour ceux là qui arrivent à rester, le conflit de leadership pose souvent problèmes. Il y a des présomptueux qui veulent faire même les taches attribuées aux autres. Ces présomptueux, souvent incompétent, veulent toujours prendre les commandes de l’initiative.

Dans beaucoup des pays du sud, il n’est pas facile de convaincre la société de la prospérité de son initiative. Quand des jeunes  commencent à entreprendre, la communauté les décourage, prétextant que ceux qui ont commencé avant eux n’avaient pas réussit. Certains membres de la communauté qualifient même ces jeunes entrepreneurs de simples rêveurs.

Le plus grand des découragements c’est quand il y a des attaques armés ciblées contre ces initiatives. Des bandits armés dépouillent parfois ces entreprises des jeunes.

Toutefois, la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu, est un milieu stratégique. Pour les jeunes entrepreneurs, il ya pas mal d’opportunités à sauter dessus. Etant dans la capitale humanitaire de la RDC, ils ont la facilité de rencontrer d’autres humanitaires et échanger avec eux.  Avec ces échanges, les jeunes entrepreneurs peuvent beaucoup apprendre de leur expérience pratique et être accompagné dans leurs initiatives. L’accès facile à internet est aussi un atout à ne pas négliger. Bien que ça coute cher, ca vaut la peine pour raison de visibilité. Ils pourront ainsi faire connaitre leurs initiatives au monde entier. Toujours grâce à l’internet, ils peuvent avoir la possibilité d’échanger avec d’autres entrepreneurs sur le secret de leur réussite. Une autre opportunité, c’est la facilité d’étranger ses activités dans tous les pays de la région des grands lacs qui sont proche de la ville de Goma.

Parmi les jeunes entrepreneurs qui ont réussit, nous pouvons parler de Mutaani Project. Mutaani Project a une radio (Mutaani Fm), un site web (www.mutaani.com ) et une maison de production (Mutaani Label). Initié par un jeune depuis près d’un an, cette entreprise a émergé. Elle a formé plus de 100 jeunes de la place en journalisme citoyen, diffuse des informations locales de la communauté et accompagne gratuitement les jeunes artistes musiciens de la place. L’un des jeunes qu’ils encadrent, Seigneur Amundala, représentera le pays au concours des jeunes anti-corruption au Brésil.

Il y a des jeunes qui s’activent et réussissent aussi dans le petit commerce, le domaine multimédia et même le monde humanitaires. Prenons l’exemple du parlement des jeunes de la RDC. Cette structure était crée par un jeune de Goma qui voulait aussi défendre les droits des jeunes délaissés. Aujourd’hui, c’est une structure qui a  réussit et participe même a des grandes rencontres des jeunes au niveau mondial.

Un autre jeune a crée son centre de formation en Anglais dans le district de l’Ituri, en province orientale. Il a mis en place son centre dans un milieu post conflit, où beaucoup des jeunes pensaient à rejoindre des groupes armés. Grace à son centre de formation, plus de 300 jeunes ont appris l’Anglais et d’autres ont aussi crée leurs propres centres dans la même ville. Cette liste n’est pas exhaustive.

Ces exemples montrent le courage des jeunes de l’Est de la RDC qui affrontent tous les obstacles et sont aujourd’hui entrepreneurs.

La seule question qui nous reste est de savoir les outils ou institutions dont ces jeunes entrepreneurs ont besoin pour émerger.

Au vu des difficultés soulevées dans les précédents paragraphes, la satisfaction de leur besoin nécessite une participation de toutes les couches de la communauté.

Ces jeunes entrepreneurs ont besoin d’un environnement assaini ; ce qui sous entend un système administratif sans corruption, ni tracasserie. Ceci leur permettra de tirer profit des bénéfices de leurs initiatives. Ceci implique aussi une machine judiciaire sans tendance ni discrimination de classe sociale. Des exonérations pour les jeunes entrepreneurs contribueront à l’accroissement de leurs entreprises.

Une fois que le système sera assaini, des séances de formation, de renforcement de capacité et d’échanges d’expérience seront opportunes. De cette façon, les jeunes auront une maitrise totale de l’entreprenariat et ne s’y lanceront plus en charlatan pour tâtonner. La qualité du service qu’ils rendront à la communauté se perfectionnera davantage et ça sera leur contribution au développement de leur milieu. Des campagnes de conscientisation et sensibilisation de la communauté boostera la confiance de cette dernière aux jeunes entrepreneurs. La société elle-même deviendra ambassadrice des jeunes entrepreneurs et promouvra leurs initiatives. Ces campagnes peuvent se faire la diffusion des spots et programmes sur cette problématique dans les médias. Des rencontres avec des organisations publiques, humanitaires et de la société civile renforceront l’impact des activités des jeunes entrepreneurs.

Il sera judicieux de bien sécuriser aussi leurs initiatives. Il est inutile d’entreprendre quelque chose aujourd’hui et demain matin on trouve tout volé. Ceci les oblige à faire une marche en arrière et à changer de vision.

Des institutions de consultance permanentes et accessibles à tous en entreprenariat rassureront les jeunes qui trainent encore leur pas. Ces institutions seront là comme des précepteurs pour accompagner et soutenir  les initiatives de ces jeunes entrepreneurs.

Au terme de ce tour d’horizon sur l’entreprenariat en milieu des jeunes de la ville de Goma, à l’Est de la RDC, que devons garder dans nos têtes ?

 

En guise de conclusion, plusieurs points essentiels sont à retenir. Dans ce travail, nous avons commencé par montrer le contexte qui pousse les jeunes à se lancer dans l’entreprenariat en République Démocratique du Congo. Il s’agit de l’irresponsabilité du gouvernement et son incapacité à résoudre les problèmes de sa population. En suite, nous avons abordé certaines des difficultés qu’ils rencontrent. Là, nous avons parlé des difficultés liés au système administratif et des difficultés liés à leur organisation personnelle. La société aussi peut poser problème en traitant ces jeunes d’inexpérimentés et en leur faisant pas confiance. A coté de ces difficultés sont aussi tant d’opportunités : La facilité de contacter des humanitaires sur place, l’accès facile à internet et la possibilité d’étendre ses activités dans d’autres pays de la région des grands lacs.

Nous avons aussi donné l’exemple de certains jeunes entre preneurs qui ont réussit. Nous avons fait allusion à l’initiateur de Mutaani Project, celui du parlement des jeunes de la RDC et à un autre jeune qui a crée son centre de formation en Anglais. Pour émerger, ces jeunes entrepreneurs ont besoin d’un système administratif assaini, sans corruption, ni tracasserie. Des séances de formation, de renforcement de capacité et d’échange d’expérience sont un besoin réel pour ces jeunes entrepreneurs. Des sensibilisations pour que la communauté leur fasse confiance et sécurise leurs initiatives mèneront à bon port leur croissance inclusive.

En fin, l’implantation des institutions permanentes de consultance devra intervenir pour accompagner et soutenir leurs initiatives.

Ceci permettra une croissance inclusive effective, ce qui bénéficiera à la communauté locale, en particulier, et au monde entier en général.

Par Gaïus Vagheni Kowene