RDC: « Il y a des détournements qui sont couverts »
Les jeunes Congolais se plaignent de ne pas voir les fruits de travail de leurs élus. Ils les accusent de privilégier des intérêts personnels ; oubliant les promesses faites pendant la campagne électorale. Certains jeunes pensent même que les députés alimentent les conflits armés dans l’Est de la RD Congo.
Nous avons approché le député national, l’honorable Abdallah Pene Mbaka, élu du territoire de Mambasa, en Province Orientale.
Les jeunes ont raison
Il renseigne que ce problème existe depuis longtemps. « Lorsque je grandissait, tous ceux qui étaient élus au nom de Mambasa ne voulaient pas rendre de compte à la population, se souvient-il. Il y avait un vide de leader. » Ce constat l’a poussé à se lancer dans la politique pour tenter d’inverser la courbe.
D’abord administrateur de territoire en 1996, puis député élu en 2011, Il dit comprendre les réclamations de la jeunesse. Mais, il appelle à la prudence : « Les jeunes peuvent avoir raison de penser que certains sont parti pour leurs intérêts. Mais de là, globaliser serait aussi une erreur de généralisation. »
Pas au four et au moulin
Mais pourquoi ne tiennent-ils jamais (ou presque) leurs promesses électorales ?
Abdallah Pene Mbaka jette la balle à l’exécutif dont il dénonce le laxisme face aux détournements des deniers public. « Il y a beaucoup des choses que j’ai demandé à l’exécutif pour ma base, mais ça traine, se plaint-il. Il y a des détournements qui sont couverts. » Il estime avoir fait sa part en dénonçant et appelle la justice à faire son travail. Il se justifie : « Le député ne peut pas être au four et au moulin. »
Des politiques complices
Bien qu’il ne confirme pas ouvertement la complicité des politiques dans la crise à l’Est, il avance sa réflexion dans le même sens que les soupçons des jeunes Congolais. Exemple typique : Le chef rebelle en territoire de Mambasa, Morgan, a le soutient de certains politiques du milieu. Pour le prouver, l’honorable Abdallah Pene Mbaka nous renvoie à l’histoire de ce Chef rebelle qui terrorise la population et les animaux : « Morgan fut un braconnier ; plusieurs fois arrêté et plusieurs fois relâché. Certaines autorités se servaient de lui pour avoir clandestinement l’ivoire et la viande d’éléphants. Petit à petit, il est devenu nuisible pour toute la communauté. »
En matière de bonne gouvernance, l’honorable député est direct : « Il n’y a pas de bonne gouvernance a Mambasa. Les contribuables paient des taxes, mais ne voit pas de contrepartie. »
Par Gaïus Kowene
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